Apaches World Tour II: Summer Camp in Budapest.
Août 2009. Budapest. L’été est bien installé sur la grande plaine d’Europe centrale et l’heure est au paprika bien frais ainsi qu’aux pastèques locales. Quelques tours de roue vers l’est, et c’est un courant d’air apache qui vient souffler sur les terres magyares. De voltes en pas de danses, le Apaches World Tour retourne à Budapest pour une session d’été sous le soleil de l’est! |
August 2009. Budapest. The summer has settled on the great plain of central Europe and it is time for chilled paprika and local watermelon. A quick ride to the east and an apache breeze blows lightly over the magyar grounds. From voltes to dance steps, the |
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Canne et pavés, le surin au gorgeoir, les Titis…
Alors du coup, on est partis armés. Parce que quand même, y a de l’enjeu. On savait qu’on allait devoir se battre : défendre nos croissants le samedi, lutter pour nos parts de galette le dimanche. La vie est dure, dans les faubourgs. Heureusement, la duraille ça rend fort, comme dirait le philosophe. Peut-être pas assez vu que, par deux fois, les gars d’en face ont eu nos scalps sous le surin. Mais on est beaux joueurs, on leur en veut pas, parce que c’était beau, vrai, vous auriez vu ça !
Y a eu des gagnants, des perdants… Cinquième, avec sept assauts gagnés sur neuf, y a pas de quoi rougir, hein ? Et les combats qu’on a perdus, bah… on les a pas perdus pour rien. On sait là ou ça fait mal, maintenant, et pas qu’aux jambes.
Faut le dire en passant, en plus d’être beaux joueurs, on est sympa, des fois. On a rien dit sur Strate qu’avait pas de fourchette, qu’aurait vendu son royaume s’il en avait un pour un truc à trois dents. Nous on sait que des carottes râpées, mangées avec les doigts, ça traumatise un homme.
Et puis on a tiré nos guimpettes aussi, et un paquet de fois. A la clique de Bordeaux et au gratin de Nice, parce que ça envoyait, aux Ricains, aux Angliches, parce qu’ils ont fait des bornes et qu’ils ont assuré, aux gars un peu nerveux, avec sifflet et gong qu’ont fait le sale boulot, et puis c’est pas fini mais ça ferait trop long.
D’ailleurs on en rajoute : nous on a nos chouchous et faut bien qu’on en parle. Déjà y sont neuvièmes et c’est pas rien quand même. Ils savent comment on se bat, ici, sur les pavés, et comme aminches, ils dépotent. Nicole, Thomas, Sebastian, pour revoir Paname, les gars c’est tout quand vous voulez !
Au fait, si vous savez pas lire, regardez les images !
(faut dire merci à Strate, hein ! Et si vous êtes un pote, rendez-lui sa fourchette)
Le projet Grumly.
L’hiver approche doucement et d’aucun des anciens est retourné se décrisper les cervicales au coin du feu. Mais les Apaches détestent s’ennuyer. Alors au lieu de compter les flocons, on s’est mis à lister les spécificités de notre sport. Voici les premiers épisodes d’une série à longueur indéfinie, attention humour bête:
Episode 01: la droite et la gauche
Episode 02: l’anatomie
Episode 03: des nouveaux mots
Episode 04: Allez!
A suivre…
Au bord du fleuve.
Novembre 2009, sur les quais de Seine, devant la bibliothèque François Mitterand. La joyeuse troupe des Apaches s’entraine sous les lampadaires. Passants intrigués et amusés. Les curieux se renseignent, les plus téméraires participent.
Dans la nuit les Apaches travaillent leur attaque. Dans le vent et le froid de Novembre, les Apaches renforcent leur défenses. La grippe n’a qu’à bien se tenir car chez nous c’est comme ça qu’on s’immunise!
27 septembre 2009 : Le Famillathlon.
« On ne choisit pas sa famille, mais on choisit le sport que l’on pratique! » Tel pourrait être le slogan du Famillathlon si les organisateurs n’étaient pas aussi sérieux. Et puis d’ailleurs personne ne me contredira si j’affirme qu’un bon entraînement de canne vaut tous les repas dominicaux avec Tata Germaine.
Une délégation Apache se trouvait donc au Famillathlon qui s’est tenu une nouvelle fois sur le champ de Mars le 27 septembre dernier : Di Mambo, Sélénia et Le X sont en effet allés présenter une petite démonstration devant la foule admirative d’une vingtaine de curieux de canne de spectacle (en costumes évidemment) et de canne de combat (en combi naturellement).
Le CSDBF 75 était présent sous les traits de Philippe et Julien et l’ASPP nous a sympathiquement hébergé sous la toile de son stand. Bref une belle journée ensoleillée de septembre comme il devrait en exister plus.
Une petite photo-souvenir m’sieurs-dames?
Une approche du combat : Le X.
Voici une petite fiction inspirée des assauts réels que j’ai menés au cours de mes quelques années de canne. Le plus amusant est de comparer les écrits de différents tireurs pour s’apercevoir des grandes disparités qui existent entre les approches.
« J’ai entendu mon nom résonner dans toute la salle, je crois qu’on m’attend. J’enfile une première manche de ma veste, j’attrape mon masque et fourre mes gants à l’intérieur. Tout en me dirigeant vers ma place (je suis en bleu ou en jaune ?), le masque sous le bras, je finis de m’habiller et passe ma deuxième manche.
Mince, j’ai oublié mes cannes ! Je fais demi-tour, mon second me rejoint en courant, apportant précipitamment ce qui manquait. Un coup d’œil sur l’aire et un nouveau rappel des haut-parleurs me renseignent sur ma couleur : ce sera le jaune. Berk, je préfère le bleu, ça me porte davantage chance d’habitude. En fait je ne sais pas d’où vient mon dégoût du jaune. Ca fait trop « poussin », je crois.
Pendant ces considérations, l’arbitre entonne son laïus habituel : « Tireurs, au centre ». Haha, il voit bien que je n’ai pas encore mis mes gants et que mon second vient de scratcher de travers la protection sur mon masque, non ? Bon, on va dire que je suis prêt. Ma veste n’est pas encore attachée, mais l’intention y est. Une canne pas trop moche, hop, j’attrape tout ce qu’il me faut pour l’assaut et je rejoins mon adversaire, droit comme un piquet, et l’arbitre qui me jette un regard dont le sourcil froncé m’indique que son taux d’agacement vient d’atteindre un premier palier de défaveur à mon encontre. Je m’excuse, me place pour le salut et, exécutant ce dernier au commandement de notre brave officiel, souris de la manière la plus bienveillante possible à mon adversaire pour lui indiquer que mes dispositions ne sont pas belliqueuses. Ou pas trop. On n’est pas là que pour se taper dessus, quoi.
Bien, qui est en face, déjà ? Ah oui, ce fameux Nicolas. Presque une partie de plaisir : je sais qu’il tire bien, je n’ai pas vraiment à m’en faire. Au pire je perds.
Nous sommes en place, immobiles, face à face, cannes croisées au bout de nos bras au centre de l’air. C’est l’instant où tout se joue. A ce moment précis, on sent que tout est encore possible, mais les regards mutuels semblent clairement faire pencher la balance. De quel côté ? Je n’ai pas envie de savoir : je garde la surprise pour la fin.
Allez, c’est parti, nous nous tournons autour. Je finis de m’échauffer, j’espère l’impressionner un peu par ma nonchalance et mon assurance. J’espère qu’il pense : « mince, il a tellement confiance en ses capacités qu’il se permet de ne s’échauffer qu’une fois sur l’aire ». En général, ça ne marche pas, mais je finirai bien par trouver un adversaire impressionnable.
Youp-la, parade prise de justesse, il a décidé d’attaquer dès la première reprise. Le fourbe ! Alors que je ne suis pas encore chaud ! Bon, je me décide à entrer mentalement dans le combat, sinon je ne ferai rien de bien.
Vlan, je viens de m’en prendre deux, c’est bien fait pour ma poire. Il attaque, je riposte sans conviction. Une petite fente pour huiler les genoux, une feinte pour lui montrer que je suis menaçant, je pare, je bouge, je riposte un peu plus rapidement. Je le sens bien, là, j’enchaîne, je traverse et…
« Stop ! Fin de la première reprise. »
Oh non ! Juste quand j’allais envoyer une belle attaque !
On se tape dans la main, sourire de remerciement cordial de derrière la grille du masque et chacun retourne à sa place, où nos seconds respectifs nous attendent.
« Bon, il a décidé de te rentrer dedans dès la première reprise, il va falloir réagir parce qu’il a pris de l’avance. » m’annonce le mien. « Tu n’es pas dedans et ça se voit, donc il en profite. » ajoute-t-il avec un très léger ton de reproche dans la voix.
Je suis complètement d’accord avec lui et montre mon entière adhésion par un hochement de tête approbateur, tout en buvant une gorgée d’eau. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé de hocher de la tête en buvant à la bouteille, mais en général il est d’usage d’en mettre partout. J’en renversai donc plein ma combi, détournant par là-même mon attention de l’arbitre qui annonçait les scores. Tant pis, j’attendrai la prochaine reprise.
D’ailleurs la voilà qui arrive à grands pas. Je souffle encore une ou deux secondes, note dans un coin de ma mémoire les quelques conseils techniques que me prodigue mon second, lui réponds par un « 0k, je vais essayer » plein de non-sens, enfile de nouveau mon masque plein de sueur pour signaler que je suis prêt à y retourner et me prépare par quelques mouvements de jambes à en découdre.
« Tireurs au centre. »
Allez, j’y vais, cette fois.
« En garde »
Ca va être ta fête, mon gaillard.
« Allez ! »
Baston.
Un-deux, feinte d’armé, j’envoie la sauce. Il pare, riposte, je pare sa riposte, contre-riposte et je dégage. Voilà, ça commence à pulser, au moins je n’aurai pas l’impression d’avoir été ailleurs pendant que les choses importantes se réglaient.
Une petite traversée en saut ? Ah non, il bouge, je lui décoche un bon latéral croisé dans son tibia qui dépasse, puis je regroupe, j’esquive sa riposte. Nous reprenons nos distances, il hésite. Ou peut-être reprend-il son souffle. Pas question, je repars de plus belle, il regonflera ses poumons plus tard. Feinte de brisé, latéral extérieur. Le même et… Zut, il bloque mon attaque, vite sur la défensive ! Une parée, deux par… et galère, je dérouille un, dans la jambe, deux, dans la figure, j’esquive de justesse un troisième qui arrive, vite sortir de là, il me fixe, un bond de côté, une esquive rabougrie. C’est qu’il en veut, le salaud, c’est quoi cette façon de poursuivre absolument pas courtoise ?
Il m’énerve, le bougre, et puisqu’il s’arrête, je m’en vais lui…
Ah non, c’est parce que l’arbitre a signalé la fin de la deuxième reprise. Oups, je crois que mon second n’est pas très content.
« Bon, c’est bien, tu y es allé un peu plus, mais ça ne va pas être suffisant. » m’accueille-t-il. Il dresse l’oreille pour entendre le résultat de la reprise et faire rapidement le total des points en comptant ceux de la précédente. J’en profite pour boire et me passer la manche sur le front pour éponger ma sueur.
« Bon, tu as réussi à remonter un peu mais tu as encore cinq points de retard. » Il aime bien commencer ses phrases par « Bon », ça ajoute une note positive à l’ensemble, que le « mais » du milieu fait invariablement pencher du mauvais côté, celui de la défaite qui pointe le bout de son nez.
Un dernier soupir de concentration et j’y retourne une dernière fois. Est-ce là que je dois choisir entre me donner à fond pour gagner ou bien laisser les choses suivre leur cours et ne remporter la victoire que si, intrinsèquement, je suis bien le meilleur ? Grave question, à laquelle le commandement de l’arbitre me laisse entendre que je n’ai pas le temps de répondre. Je vais improviser.
« Tireurs au centre. »
Allez, j’y vais, cette fois.
« En garde »
N’est-ce pas déjà ce que je me disais à la précédente ?
« Allez ! »
Cette fois, plus trop le choix.
D’entrée de jeu, il attaque, j’esquive une fois, deux fois, il feinte, je fuis. Hihi, encore raté, mon coco. Vas-y essaye encore, hop raté, *pif* aïe le con, et galère, je n’avais pas dit que je rentrais sérieusement pour la dernière reprise ? Je ne crois pas, non.
J’inspire à fond et bloque immédiatement ma respiration. L’envie d’activer me prend tout d’un coup ; ça fait comme un picotement derrière la partie frontal
e du cerveau, sans doute la zone de gestion de la fierté. Cette fois, c’est la bonne, il m’a énervé : un, deux trois dans sa poire. Feinte de un, deux et vlan dans la jambe. Il recule, je le colle, je m’engage vers lui, je feinte encore une fois et je lui balance deux coups en jambe qui font un admirable son en heurtant son protège-tibia. Il a peur, il essaye de contre-attaquer, j’esquive et riposte immédiatement. Une, deux fois, la deuxième touche, oui ! L’adrénaline me pousse encore, lui a le souffle court. Un petit brisé ? Eh non dommage pour toi, c’est un latéral ! Je continue pendant qu’il fait des mouvements dans tous les sens : latéral croisé qui se change en croisé bas, un enlevé qui finit en latéral extérieur dans sa figure. Il esquive ? Je change de rythme, accélère pour le faire paniquer, ralentis pour toucher, accélère encore, feinte, feinte encore, il recule, je saute, je lui saute dessus, je recule en l’attaquant, je reviens en volte…
« Stop, fin de la troisième et dernière reprise. »
Ah, cette fois je l’ai entendu.
« Tireurs au centre pour le salut. »
Waou, ça fait du bien !
« Prêts pour le salut ? »
Mais bien sûr que nous sommes prêts. J’ai envie de sourire jusque derrière les oreilles. On n’a plus rien à faire maintenant que j’ai gagné. N’est-ce pas que j’ai gagné ?
« Saluez. »
«
Le X